Alexia Vandenbergh

Chargée de projet

Thématique(s):

Gestion forestière, capacité de charge sociétale, faune sauvage, nature, culture.

J’ai été récemment engagée par le SEED pour finaliser le projet TRIAL (WISD FNRS), coordonné par l’équipe SEED de l’Université de Liège depuis 2017, en partenariat avec l’UCLouvain. En concertation avec Charlotte Breda (pour le centre de recherche et de formation Ressort) et sous la responsabilité de Dorothée Denayer et de Pierre Stassart, mes principales tâches consistent à assembler les rapports issus des ateliers citoyens en vue d’une publication, valoriser leur expérience dans la co-construction d’un livre de récits à l’intention du grand public et en faire un rapport au FNRS. La thématique du projet TRIAL étant la gestion durable et intégrée de la forêt, c’est pour moi un vrai bonheur d’y participer et de faire mes premiers pas dans le monde professionnel avec un objectif qui corresponde à mes valeurs et mes intérêts de recherche.

J’ai défendu un mémoire où je mettais en question le dualisme nature/culture, qui imprègne la manière dont nos forêts sont gérées. L’Occident moderne se base sur une vision dualiste du monde qui n’est pas universellement partagée et la forêt, avec tous les êtres qu’elle abrite, en est un bon exemple. La gestion forestière en Belgique suppose l’idée d’une nature unique, soumise et extérieure aux activités humaines. Or, plusieurs éléments montrent que cette dichotomie entre nature et culture doit être nuancée et que l’idée d’une domination des humains sur les non-humains n’est pas acceptable. Par le biais de travaux issus des sciences humaines et des sciences naturelles, j’ai tenté de montrer qu’il existe d’autres réalités que celles défendues par nos sociétés en faisant de mon mémoire une expérience de pensées qui reconnaisse l’individualité, l’agentivité, l’intelligence et la sensibilité de l’infinité des créatures qui peuplent l’univers forestier. Finalement, le cœur de mon mémoire s’est basé sur la possibilité d’envisager la gestion forestière non plus comme l’appropriation de la nature par l’Homme mais comme un collectif négocié et sans cesse ajusté entre les humains et les non-humains.

Plus largement, mes études en sociologie m’ont fait prendre conscience de l’influence des représentations sociales sur la gestion des ressources naturelles et sur les décisions en matière de régulation de gibier. La notion de capacité de charge sociétale et l’étude des relations entre la sylviculture et le secteur cynégétique font, entre autres, partie de mes intérêts et m’invitent à réfléchir aux conséquences d’un mode de gestion productiviste sur le bien-être animal et sur les liens « sociaux » qui unissent ou séparent l’Homme et le monde « sauvage ». La liste de mes préoccupations théoriques et empiriques est encore longue, raison pour laquelle j’aimerais postuler pour un projet de thèse en 2021. Passionnée par la recherche et par l’observation participante, réaliser un doctorat me permettrait notamment de répondre à mon besoin de contribuer à une prise de conscience durable et collective, indispensable à la construction d’un vivre ensemble, avec l’ensemble du vivant.

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