Sur les pas de l’homme qui a vu l’ours…

27
Jan

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10 ans après la mort de l’ourse Cannelle, la dernière publication de Dorothée Denayer (co-écrite avec Damien Collard, sociologue à l’Université de Franche-Comté) présente le résultat d’un travail socio-anthropologique auprès des acteurs de la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises. L’objectif de la chercheuse est d’aller au-delà de la controverse sur la présence du prédateur, pour envisager le travail réel des agents de terrain qui sont responsables de sa préservation.

En parcourant le dernier numéro de la revue de décembre 2014, on découvre le dernier papier de D. Denayer et D. Collard intitulé : “Ce que gérer la faune implique : une approche par la théorie de l’acteur-réseau. Le cas de la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises”. Le texte revient sur les projets et les compétences des acteurs de la conservation, jusqu’ici peu étudiés. Les dimensions humaines de la gestion de la nature sont en effet le plus souvent envisagées en termes de gouvernance, d’intérêts divergents et de conflits. Cet article propose de revenir sur le cas emblématique de la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises non pas pour souligner les antagonismes qui ont marqué ce dossier, mais pour faire le point sur le travail et les compétences des agents de la conservation qui prennent part à ce projet. La théorie de l’acteur-réseau sert de guide dans l’exploration pragmatique de « ce dont ces acteurs doivent se montrer capables » pour mener à bien leur projet. Les auteurs identifient quatre domaines de compétences clés à la fois spécifiques et en relation qui représentent autant de défis que ces acteurs doivent relever sur le terrain. Au final, ils montrent que la gestion de la nature n’est pas faite que de directives, de mesures et de dispositifs à mettre en place. Elle repose très largement sur l’engagement d’une pluralité d’acteurs et sur leur capacité à travailler ensemble. Ce sont donc très précisément des « manières de faire ensemble » qu’ils proposent d’explorer.

Voir l’article sur ORBI