Un nouvel ouvrage avec la contribution du SEED!

Enrayer l’érosion des formes du vivant est devenu une ambition internationale prioritaire depuis la Convention de Rio en 1992. En France, le ministère de l’Écologie et du développement durable a créé des structures destinées à la préservation de la biodiversité ; des universitaires et des chercheurs sont à la fois associés à la définition des orientations politiques en matière de biodiversité et sont sollicités pour la production de rapports sur l’état de la faune et de la flore. Les disciplines concernées sont principalement issues des sciences de la vie et de la Terre. Toutefois, depuis plusieurs décennies, des chercheurs de sciences humaines et sociales se penchent sur ces questions. Le propos développé dans cet ouvrage vise la compréhension des rôles et statuts qui peuvent être conférés aux différentes sciences ainsi qu’aux scientifiques autour de la notion de biodiversité et des interactions sociétés-environnement. Sont également analysées les connexions pouvant exister entre les choix conceptuels et les positionnements épistémiques des différentes disciplines d’une part, la dimension concrète de l’activité de recherche d’autre part. Cet ouvrage porte également sur les conceptions de la crise ou des crises de biodiversité. Une gestion du vivant implique des objectifs et une action, lesquels s’inscrivent dans un contexte historique, économique, politique, culturel, etc.  La présentation de cas concrets permet de discuter les multiples aspects de la prise en considération de la biodiversité sur le terrain par les interlocuteurs concernés. Les propos des auteurs permettent, au-delà, de s’interroger sur les méthodes, les modes d’acquisition des connaissances, les prémisses de raisonnement, la valeur et la portée des conceptions produites autour de la notion de crise par les sciences de la vie et de la Terre ainsi que par les sciences humaines et sociales elles-mêmes. Dorothée Denayer a contribué à la rédaction de l’un des chapitres de cet ouvrage, intitulé : “Les conseils scientifiques des institutions de conservation de la nature et de développement durable. Une approche par le vécu d’instances entre science et politique”.

Aux Editions L’Harmattan

Les bouleversements écologiques attribués au changement climatique, et plus largement au changement global, engendrent la recrudescence de maladies infectieuses que l’on pensait éradiquées depuis l’invention des vaccins et des antibiotiques. Ces maladies résultent en effet de la rencontre entre différents vivants (pathogènes, animaux réservoirs, vecteurs – arthropodes ou insectes – mais aussi humains) favorisée par nos nouvelles pratiques de l’espace naturel (habitat fragmenté, uniformisation des cultures, etc.). Clémence Massart parlera en direct de ces défis sanitaires et écologiques ce mercredi 15 avril dans l’émission « Questions Clés » de la Première, entre 11h30 et 12h. Elle a en effet réalisé sa thèse sur la maladie de Lyme, transmise par une tique (Ixodes ricinus), elle-même très sensible aux changements globaux.

Le 14 mars dernier, le Campus Environnement d’Arlon de l’Université de Liège a accueilli son premier salon des métiers de l’environnement! L’occasion pour le SEED de convier d’anciens étudiants de l’option Interface Société Environnement à venir témoigner de leur métier. Rencontre passionnante avec Pauline De Roeck, conseillère en environnement à l’AIVE (Association Intercommunale pour la protection et la Valorisation de l’Environnement) : “Ce que j’aime dans mon travail, c’est la diversité des activités et des acteurs. Il y une dimension technique, par exemple dans le contrôle des systèmes d’épuration, les remise d’avis sur permis ou encore les études l’implantation de nouvelles stations d’épuration. Il y a beaucoup de rencontres et de dialogue, avec des publics très divers : les communes, qui restent nos interlocuteurs principaux, mais aussi les architectes, les entrepreneurs, les citoyens au sens large et plus spécifiquement les enfants puisque nous avons un volet très important d’éducation et de sensibilisation à l’environnement et à la problématique de l’eau en particulier. Pour ce dernier volet nous travaillons beaucoup avec les écoles primaires et depuis peu avec les maternelles. Par exemple, nous avons conçus de A à Z les animations ExplÔs pour les 5 et 6 -ème primaires (…) A côté de ça, nous développons de nombreux outils pour accompagner, aider les communes (brochures, mémento,…) dans la gestion de l’eau sur leur territoire au quotidien. Pour conclure, je dirais aux étudiants qui viennent de filières techniques qu’ils ne doivent pas hésiter à faire quelque chose d’audacieux, de différent en se formant aux sciences sociales. Les problèmes d’environnement son éminemment sociétaux. Ce sont d’abord des problèmes de concertation, d’organisation et de vivre ensemble.”

 

“Le vitrail n’est que folie, métamorphose, floraison illusoire, jeu d’algues échevelées dans une rivière de lumière”

Bernard Tirtiaux, Le passeur de lumière (1993)

L’UNESCO a déclaré 2015 année internationale de la lumière et des techniques destinées à la produire et à l’utiliser. Arlon Campus Environnement mettra ce thème à l’honneur le vendredi 20 mars lors de la conférence La lumière, outil de travail et source d’inspiration. A la fois enveloppante et insaisissable, la lumière intrigue et fascine. Philippe Samyn, architecte, et Bernard Tirtiaux, maître verrier, tous deux artisans de la lumière, témoigneront de leur expérience de l’utilisation de la lumière.

10 ans après la mort de l’ourse Cannelle, la dernière publication de Dorothée Denayer (co-écrite avec Damien Collard, sociologue à l’Université de Franche-Comté) présente le résultat d’un travail socio-anthropologique auprès des acteurs de la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises. L’objectif de la chercheuse est d’aller au-delà de la controverse sur la présence du prédateur, pour envisager le travail réel des agents de terrain qui sont responsables de sa préservation.

En parcourant le dernier numéro de la revue de décembre 2014, on découvre le dernier papier de D. Denayer et D. Collard intitulé : “Ce que gérer la faune implique : une approche par la théorie de l’acteur-réseau. Le cas de la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises”. Le texte revient sur les projets et les compétences des acteurs de la conservation, jusqu’ici peu étudiés. Les dimensions humaines de la gestion de la nature sont en effet le plus souvent envisagées en termes de gouvernance, d’intérêts divergents et de conflits. Cet article propose de revenir sur le cas emblématique de la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises non pas pour souligner les antagonismes qui ont marqué ce dossier, mais pour faire le point sur le travail et les compétences des agents de la conservation qui prennent part à ce projet. La théorie de l’acteur-réseau sert de guide dans l’exploration pragmatique de « ce dont ces acteurs doivent se montrer capables » pour mener à bien leur projet. Les auteurs identifient quatre domaines de compétences clés à la fois spécifiques et en relation qui représentent autant de défis que ces acteurs doivent relever sur le terrain. Au final, ils montrent que la gestion de la nature n’est pas faite que de directives, de mesures et de dispositifs à mettre en place. Elle repose très largement sur l’engagement d’une pluralité d’acteurs et sur leur capacité à travailler ensemble. Ce sont donc très précisément des « manières de faire ensemble » qu’ils proposent d’explorer.

Voir l’article sur ORBI